Je porte en moi mémoire d’oûtre-monde
Je porte en moi lumière d’océan
La vie est une aurore de mon âme profonde
Je suis comme un reflet de ciel.
Je suis enfant.
Je porte en moi mémoire d’oûtre-monde
Je porte en moi lumière d’océan
La vie est une aurore de mon âme profonde
Je suis comme un reflet de ciel.
Je suis enfant.
Penser.
C’est aller un peu plus loin
Se déplacer ou même simplement
Orienter l’invisible attention
Qui est l’âme de l’intense dans l’instant
Un horizon comme posé dans la paume du vivant.
L’insolite, l’improbable, le subtil
Etonnement d’être en partage
Avec le jour et le monde maintenant.
Plonge sans peur dans la nuit de la terre
Terre meuble d’abord et profonde plus loin
Riche d’un chant et riche de lumière
Une lumière qui nous rend à l’enfance du monde.
Il nous faudra devenir oraison
Comme une flamme au bout du temps profond.
Moi! Dit la vie
Je suis ton arbre
Et je suis ta mémoire
Je suis le présent
Le passé et l’avenir
En toi j’ai rassemblé
Ma force d’éternité
Je suis le pépin, le noyau
Je suis le grain, je suis
La sève, le tronc, les branches
Je suis les feuilles et les fleurs
Et la lumière est mon oiseau
Et la lumière est mon enfance
Je suis le fruit et la saveur
Et je rayonne dans la nuit
Moi! Dit la vie
Je suis ton arbre
Et dans ton arbre
Je fais mon nid.
(reprise et polissage)
Une image, un navire au fond de toi,
pas en naufrage mais chahuté par de grands vents
et les ténèbres pour océan.
Tu as pensé l’aube frisante dans l’herbe nue et fraîche d’une méditation
Ton cœur a laissé comme un creux de sable que la mer a comblé.
Passant de l’éphémère au grain de la beauté
Le jour a glissé sur ton front de silence
comme un lézard dans la fente d’une pierre,
Encore un peu de ciel dans le cristal d’une prière.
Un navire et déjà, un port dans le silence de l’être
Un au-delà au dedans de soi-même.
Un oiseau
Un arbre
Le silence
Les mots sont des oiseaux
Tu es arbre et silence
Et si tu poses en toi
Plus que le ciel de l’horizon
L’oiseau fera son nid
dans l’arbre de ton front.
Tu m’offres un monde
Une terre, un ciel
Pose le miel de tes abeilles
Sur ma langue mouillée
Et sur mon coeur bâtis ta ruche
Ta ruche vrombissante de pensées
Puis sur la branche morte
Pose l’essaim multiple de l’été
La reine ayant déjà porté plus loin l’année.
Fais halte un instant
Vois, regarde, ressens
Le matin est le matin
Dans sa tranquille plénitude
Ainsi chaque heure du jour
Chaque semaine chaque mois
Et ainsi tout de l’an.
Fais halte un instant
Là où tu es
Au lieu de ta présence
Laisse monter, laisse venir
Laisse faire le monde
Dans le jardin fécond de ton silence.
Un ange vient
Mais on ne le voit pas
Un oiseau chante
Mais on ne l’entend pas
Tu ouvres un livre
Et ne remarques pas
Qu’entre les mots et le silence
L’oiseau t’écoute
L’ange te voit.
Voila passé tout un matin sur la plage
Ombre d’abord aux pieds de la falaise
Et le soleil, et le chuhintement de la mer.
Ensuite une bière, un café
Sur la place bondée en attendant les femmes.
On a rien de précis dans la tête
Le coeur est au solstice et se laisse cadencer
Par la chute du temps dans le bourdonnement proche du marché.